LA GANTERIE

Mademoiselle Claire DERBEZ est née en 1906.

Elle était contremaîtresse à la ganterie qui se trouvait à l'emplacement de l'actuel hôpital.
Elle nous raconte qu'il y avait deux contremaîtresses et 20 employées.
La directrice était Madame Césanna.

Les employées étaient chargées de monter les doigts des gants, les unes faisaient les pouces, on les appelait les "pouceuses", les autres faisaient les autres doigts, c'était les "revaleuses".

Le montage définitif des gants se faisait à Grenoble.

Les contremaîtresses distribuaient le travail et contrôlaient les gants. Lorsque qu'un doigt était mal exécuté, elles le signalaient par une épingle qui coûtait deux sous aux employées.

La marque des gants était VALISERE, les gants étaient en tissu.

Les gants de peaux étaient faits à GRENOBLE, c'était les gants PERRIN.

Cet atelier de ganterie doit beaucoup à Monsieur le Député, André HONNORAT.

Le registre des délibérations du Conseil Municipal de BARCELONNETTE relate sa longue intervention au Conseil Municipal du 13 septembre 1917:

Craignant "la crise économique qui ne manquera pas de se reproduire au lendemain de la cessation des hostilités", Monsieur HONNORAT pense "qu'il est indispensable de se préoccuper dès maintenant de procurer du travail à tous ceux et à toutes celles qui risquent d'être les premières victimes de cette crise.

Peut-être serait-il possible de fabriquer des gants à BARCELONNETTE, comme dans d'autres villes des Alpes. Le gant est un produit cher et léger... Les difficultés qui peuvent entraver l'essor de l'industrie dans notre région ne paraissent pas, en l'espèce, insurmontables".

La maison Valérian PERRIN, un des plus importants gantiers de la ville de GRENOBLE s'est déclarée prête à tenter l'essai sous diverses conditions : mise à disposition d'un local, facilité pour la fourniture de l'éclairage et du chauffage du local, facilités de transport...

Si l'essai s'avère concluant, "elle n'hésitera pas à assumer toutes les charges qui doivent normalement incomber à un industriel".

Le Conseil Municipal de BARCELONNETTE a souscrit aux arguments du député HONNORAT et a déclaré à l'unanimité "que la création d'un atelier de ganterie à BARCELONNETTE est extrêmement désirable, non seulement pour conjurer les difficultés de toute nature qui peuvent se produire au moment de la suppression des allocations, mais aussi pour maintenir dans la Vallée , la population ouvrière.

Le Conseil Municipal décide "en conséquence si suite est donnée par la maison Valérian PERRIN, de louer l'immeuble de l'Hospice, de l'aménager et de le mettre pendant deux ou trois ans, à la disposition de cette maison pour former un personnel."