La place Saint-Pierre par les demoiselles CHARBONNIER

L'ancien presbytère

A l'emplacement de l'église actuelle, il y avait : - les bains douches de Monsieur Rémi LEAUTAUD, - les écuries du grand-père de monsieur Michel, monsieur GIEU (les chevaux travaillaient au four à chaux sur la route d'UVERNET).

Le patronage que nous avons connu était dans une maisonnette en bordure de la rue André Honnorat. Elle a été démolie pour construire le nouveau presbytère au début des années 60.

Monsieur DAMIANO avait son atelier et son logement rue Grenette nº 4 et 5 avant d'acheter la maison à côté de l'ancien presbytère. Il y avait transféré son atelier, son magasin de vente et il y a habité jusqu'à ce qu'on lui propose une autre maison. La sienne étant vouée à la démolition comme le presbytère.

L'ancien presbytère avait trois étages sur un rez-de-chaussée comportant une pièce pour loger le sacristain, un atelier et une grande remise. Il a été démoli en 1968 après que les prêtres aient déménagé dans le nouveau presbytère.

Autrefois il n'y avait pas de presbytère. Les prêtres étaient logés dans la ville. Il y avait un appartement pour un prêtre dans la maison 13 place Saint-Pierre avant que Monsieur le curé PELLISSIER achète la maison de Monsieur Garcin, marchand de vin pour en faire le presbytère. Il a été démoli au printemps 1968 ainsi que la maison d'à côté que Monsieur DAMIANO avait achetée.

L'église

Les travaux de la reconstruction de l'église ont duré de 1922 à 1928.
La première pierre de l'église actuelle a été posée par Monseigneur Garcin alors évêque du diocèse de Digne le 3 août 1924. Une photo l'atteste. Une autre photo datant du 15 septembre 1925 montre les travaux en cours cette année-là. On voit bien les murs extérieurs du chœur avec les 3 baies, des sacristies côté est, et les murs avec les piliers de la nouvelle église côté est, allant des sacristies jusqu'au clocher conservé. Les travaux ont commencé par le chœur de l'église et les sacristies dans un terrain libre laissant encore pour quelque temps l'ancienne église au culte.
Il y a encore eu des baptêmes en 1925.
Les travaux furent terminés en 1928 et l'église consacrée en 1928, le 3 août.
Les entrepreneurs chargés de la construction de l'église étaient messieurs TOMASINI et CIVALERO.

Mademoiselle Pauline Arnaud, propriétaire du verger, était la marraine de la grosse cloche: Le bourdon. La plus grosse cloche sous le campanile porte le nom de Pauline. C'est le Fondeur Guillet de Lyon qui l'a fondue en 1860.
Mademoiselle Pauline Arnaud tenait salon et recevait même des personnalités dans sa maison du Verger, et aussi dans son écurie ou un coin était aménagé pour recevoir et organiser des veillées. Ces veillées se tenaient également dans d'autres écuries de la ville. C'était la coutume. L'hiver, la chaleur des bêtes remplaçait celle d'un chauffage.

Le cimetière

Il y avait bien un cimetière derrière l'église ancienne.
Dans le Bulletin Mensuel de Sainte-Cécile nº 24 du mois de novembre 1909 de monsieur le curé Pellissier. On lit ceci : « un acte du 22 décembre 1328 du notaire, Joseph Garnier, parle d'une maison proche du cimetière de l'église Saint-Pierre. »

Le bulletin mensuel Sainte-Cécile nº 89 d'avril 1917 parle d'une absoute au cimetière encore situé derrière l'église en 1651 (plan à l'appui). Le cimetière était encore là en 1850. Page 551, volume 3 du Bulletin Sainte-Cécile.

Encore à propos de ce cimetière ancien de Barcelonnette, Monsieur le curé Pellissier en parle dans un livret : le projet de reconstruction de l'église de Barcelonnette. A la page 9 : « la dernière cérémonie religieuse faite à notre ancien cimetière avait lieu le soir de la Toussaint en 1846. Déjà les inhumations ne s'y faisaient plus. Il avait servi à la population pendant six cents ans de 1231 à 1846 environ. Il a été transféré ensuite au Peyra.

Autres informations

Trois maisons de la Place Saint Pierre étaient bâties sur des arcades : les n° 9,8 et 7.
Elles avançaient sur les autres maisons et lorsque les arcades ont été supprimées, ces maisons ont été en partie démolies et reconstruites à la fin du 19ème siécle.
En ce qui concerne les travaux au n°9, les travaux ont été achevés en 1901. Pour avoir une maison plus grande que la précédente, Monsieur CHARBONNIER, avait acheté une maison mitoyenne côté rue Mercière à un cordier.
Pendant les travaux, le magasin a été transféré dans la maison PELLOTIER devenue la maison ASTIER sur la place Manuel. La famille avait déménagé dans la maison COUTTOLENC rue Grenette.

La fontaine a toujours été au même endroit sur la place.

Jusque dans les années 1960-1970, ce quartier était très vivant, toutes les maisons étaient occupées, les enfants jouaient dans la rue et sur la place. Les enfants des rues voisines venaient se joindre à eux.

Le commerce des demoiselles CHARBONNIER

Le magasin appartenait à l'origine à une mademoiselle Pellat, mercière.Après son mariage avec M. Olivier, boucher place Saint Pierre, elle vend son commerce à la grand-mère de Juliette et Marthe Charbonnier dans les années 1871. Il y eu ensuite la tante, le père puis suite à son décès, la mère et enfin Juliette et Marthe Charbonnier.

Les représentants de commerce - commis voyageurs- ne sont venus régulièrement qu'après la guerre de 1914, ou peu de temps avant la guerre. Pour s'approvisionner, les grands-parents CHARBONNIER et Monsieur Désiré CHARBONNIER se rendaient à LYON chez des fabricants, des grossistes ou des correspondants de diverses maisons.
Les marchandises étaient ramenées dans de grandes malles ou confiées à des transporteurs (trains de marchandise de la compagnie PLM) jusqu'à la gare de Prunières et prises en charge par des transporteurs locaux. Autrefois, c'était avec des voitures à chevaux avant que n'apparaissent les camions. Ce transport de marchandise s'appelait le roulage.

Les tissus venaient de LYON pour les soieries, de PARIS et du Nord pour les lainages, de ROANNE pour les cotonnades, de TARARE pour les mousselines et les rideaux, voilages. Les toiles de lin et métis du Nord, de l'Est, et de VOIRON qui faisait aussi des toiles de chanvre. La mercerie venait surtout des merceries en gros de LYON.

Il a été très difficile de renouveler des tissus de qualité, lainages et toiles, beaucoup de maisons et fabriques ont fermé à partir des années 1980.

D'autres magasins de BARCELONNETTE vendaient également des tissus et faisaient aussi de la confection : Maisons CHAIX à présent DONNADIEU - La Diligence, DAO, LANDO. Monsieur Roger LANDO continue. Il y avait également dans la rue Manuel, les demoiselles BERBEYER, décédées avant 1939.

A JAUSIERS, une filature de soie filait la soie des cocons importés d'Italie. De même à UVERNET (LOMBARD) et à Méolans, mais on ne tissait pas.

Il y avait une fabrique de draps de laine au lieudit la Fabrique à FAUCON. Elle tissait de la bure avec laquelle on faisait des couvertures, des capes de bergers, des vestes et des pantalons très chauds et solides pour nos paysans de la montagne. Cette bure ou cadis était fabriquée avec la laine des moutons du pays.

Le magasin de Juliette et Marthe Charbonnier a fermé ses portes en 2000.