LE CINEMA REX - L'UBAYE

LE PREMIER CINEMA REX

Maurice ANDRAU, le frère de René ANDRAU, a exploité le premier cinéma REX. Ce cinéma se trouvait en haut de la place Aimé Gassier au débouché de l'avenue Porfiorio Diaz. C'est actuellement la salle de restaurant du Café de la Paix. On peut encore voir sur le mur l'inscription du cinéma.

La salle était petite, une cinquantaine de places environ. La cabine de projection était dans la salle, l'accès se faisait par la gauche. Les places en fond de salle, de part et d'autre de la cabine, étaient appelées les places des amoureux.

Josette ANDRAU ne sait pas si ce cinéma a été créé ou acheté par Monsieur ANDRAU. Il a été exploité de la fin des années 1930 jusqu'au décès de Maurice ANDRAU en 1946.

Pendant la guerre en raison des difficultés de transport, un même film pouvait être diffusé pendant quinze jours.

LE CINEAM REX, rue Henri Mercier

LE CINEMA REX, rue Henri Mercier, a été transformé en 1947/1948 par René ANDRAU et ses parents.

Un cinéma existait déjà à cet emplacement. Il appartenait au Cercle des Mexicains et était géré par Monsieur BOMPARD.

Monsieur ANDRAU a aménagé la salle de cinéma et construit une nouvelle salle pour le Cercle des mexicains. Ces messieurs se réunissaient les après-midi pour jouer aux cartes. La terrasse et le jardin étaient à leur disposition pour jouer aux boules. FIFI MASSOT amenait régulièrement des boissons aux mexicains depuis le Café de la Taverne.

Le cinéma se composait d'une grande salle avec la cabine de projection au premier étage (c'est encore la même) à laquelle on accédait par un escalier extérieur côté jardin.

La première salle du REX avait un plancher en bois, des murs en crépi de couleur brique. Le plafond fait avec des algues marines pour éviter les ricochets de sons est demeuré inchangé à ce jour.

Les toilettes et la chaufferie étaient au sous-sol.
L'entrée dans la salle se faisait par trois marches d'escalier.
La caisse était à droite.

La salle avait une capacité de 300 places environ. Les sièges étaient répartis par rangée de 7 de part et d'autre de l'allée centrale. La sortie se faisait côté rue Jules Béraud et côté jardin du Cercle des Mexicains.
Les places les plus proches de l'écran étaient les premières sur cinq à six rangées.
L'écran était sur une estrade.

Une séance de cinéma type était la suivante :

  • Un documentaire d'une trentaine de minutes
  • Les actualités
  • Les bandes-annonces de film
  • L'entracte
  • le film

La vente des bonbons avait lieu durant l'entracte.
Des commerçants de BARCELONNETTE avaient réalisé dans les années 1970/1980 des films publicitaires diffusés durant l'entracte.

Le projectionniste disposait de deux appareils de projection car les bobines de film d'une durée de 20 minutes environ devaient être projetées alternativement d'un appareil à un autre.

Le projectionniste, de fait, ne pouvait pas avoir en permanence un œil sur la salle. Un code avait alors été mis sur pied entre la salle et la cabine de projection :

  • une sonnerie : le son est trop faible,
  • deux sonneries : le son est trop fort,
  • trois sonneries : une anomalie, l'image est décalée ou floue, une poussière sur l‘écran.

Le travail du projectionniste est aujourd'hui bien différent et intervient avant la projection, il consiste à réunir en une seule et grosse bobine, les 7,8 ou 10 bobines reçues séparément pour assurer la diffusion en intégralité du film.
Les projectionnistes du cinéma ont été Etienne et Edmond FRIGGI au « petit REX » place Aimé Gassier, Messieurs Maurice GARINO, BRUNO et d'autres au REX actuel et bien sûr René et Henri ANDRAU.

Madame PANIN , la sœur aînée des frères ANDRAU assurait la caisse du cinéma puis Josette ANDRAU a pris la suite en 1953 jusqu‘en 1992.

Monsieur PANIN assurait le contrôle car pour chaque séance, il fallait garder les talons des billets dans des enveloppes, avec le titre du film, le jour et l'heure de la projection.

Les tickets servaient évidemment de pièces comptables du cinéma et étaient également contrôlés par l'administration qui pouvait effectuer des contrôles à l'improviste. Après chaque film, Madame ANDRAU adressait une déclaration à la Recette des Impôts des BARCELONNETTE. Les tickets servaient au règlement des distributeurs, de la SACEM.

En 1958, la salle a été dotée d'un grand écran panoramique. Cet écran a été inauguré par la projection du film l'Eau Vive, l'un des plus grands succès du cinéma. Monsieur BLAVETTE, l'un des acteurs du film, qui jouait le rôle de l'oncle berger était présent à l'inauguration.

L'âge d'or du cinéma REX se situe dans les années 1950/1960 quand la télévision était moins présente dans les foyers. De plus, les militaires de BARCELONNETTE et les appelés du contingent sur le départ vers l'Algérie constituaient une part importante de la clientèle.

Les places pouvaient être louées par téléphone ou directement sur place de 18 à 19 heures en semaine ou de 10 à 11 heures le dimanche. Il existait également un système d'abonnement donnant l'attribution de places réservées.
Mme REMUSAT a été ouvreuse jusqu'en 1976. Elle amenait les clients vers les places numérotées.

Un car conduit par Monsieur BRUNET amenait les spectateurs de La Condamine et Jausiers, le dimanche soir.

Les circuits de distribution de films

Deux fois par an, les représentants des maisons de films venaient proposer leur catalogue de film. Les principales maisons étaient : GAUMONT, AMLF, PATHE, WARNER BROS, PARAMOUNT.

Les films à succès étaient appelés les « têtes de films ». L'exploitant pour pouvoir prétendre acheter ces films devait s'engager sur un nombre de projection minimale, un minimum de garantie de recette à reverser au distributeur et bien souvent acheter d'autres films de moindre qualité.

Monsieur et Madame ANDRAU faisait une programmation annuelle avec 50 films environ. Tous les deux à trois mois, Monsieur ANDRAU descendait à MARSEILLE pour « dater les films » c'est à dire pour réserver et confirmer les dates de projection des films.

Le transport des films du distributeur à l'exploitant, de MARSEILLE à BARCELONNETTE (aller et retour) était à la charge de l'exploitant.

Aujourd'hui, le cinéma L'UBAYE bénéficie des sorties nationales car il est classifié dans la catégorie des stations de ski.

Les affiches des films étaient louées ou achetées. Les petites photos toujours achetées.

Les grands succès du cinéma indépendamment de L'EAU VIVE précédemment citée ont été les films de Marcel PAGNOL (Jean de Florette, Manon des Sources) les films de Louis de FUNES et de BOURVIL, les WALT DISNEY et les grands classiques du cinéma : Il était une fois dans l'ouest, Autant en emporte le vent, le docteur Jivago…

Au décès de René ANDRAU, en mai 1976, Madame ANDRAU a pu continuer l'exploitation en indivision grâce à ses filles, Jacqueline et Hélène. Elles faisaient les ouvreuses et leurs époux, Jean-Marie LEREVEND et Gilbert JARNE, les opérateurs.

Puis en 1986, Henri ANDRAU prit la succession après avoir obtenu son CAP de projectionniste à Paris. Pour cela, il est allé, pendant 18 mois en apprentissage au cinéma UGC Champs-Elysées et en cours à l'Ecole Louis Lumière.

Pour être exploitant de cinéma, il faut être agréé par le C.N.C (Centre National de la Cinématographie), après avoir fourni un dossier complet (CAP, extrait casier judiciaire…).

La deuxième salle du cinéma a été créée en 1986. Le cinéma REX a alors changé de nom pour devenir le cinéma L'UBAYE.
Le cinéma a été vendu à la Mairie par Henri ANDRAU en 1994.

L'inauguration du cinéma L'UBAYE par Messieurs PEREZ, sous-préfet de BARCELONNETTE, CHABRE, maire de BARCELONNETTE, du représentant du Centre National de la Cinématographie et Monsieur
Henri ANDRAU en 1986.