L'Hôtel du Nord et le Café du Commerce

L'Hôtel du Nord a été acquis dans les années 1920 par Albert et Jean DOUX.
L'acquisition a eu lieu de Madame CASTEL qui possédait l'Hôtel du Nord et l'Hôtel des Alpes.
Le Café du Commerce a été acquis le 11 avril 1927 de Monsieur Justin GARCIER.
Albert et Jean DOUX avaient beaucoup voyagé autour du monde car ils étaient cuisiniers sur des paquebots de marine marchande et de croisière.
L'hôtel s'est très rapidement transformé en une entreprise familiale avec les retours de leurs soeurs, Jeanne DOUX et Adrienne MERCIER à BARCELONNETTE.
Émilie WASSEREAU travaillait plus occasionnellement à l'Hôtel.

L'hôtel avait une trentaine de chambres numérotées de 1 à 34, mais la chambre 13 comme dans chaque hôtel n'existait pas et d'autres avaient été transformées (la 34 était l'atelier de l'hôtel).
La salle de restaurant au 1er étage pouvait servir 80 couverts environ.
Les chambres se répartissaient en deux lieux, dans l'hôtel et dans l'annexe, rue Cardinalis (une douzaine de chambres).
Une trentaine de voitures pouvaient être garées dans l'annexe.
Les caves de l'hôtel étaient voûtées (voir les bouteilles de vins de l'hôtel). Le Curé ROUX disait qu'elles abritaient le tabernacle du couvent.
Le personnel de l'hôtel était composé au fil des ans de plusieurs salariés.
En cuisine, officiaient au début Jean et Albert DOUX, puis Albert FERRANT, Albert MARIA (qui deviendra ensuite propriétaire de l'Hôtel du TOURING rue Jules Béraud), et ensuite Elie MATHIEU.
Il y avait deux personnes au service en salle et au bar dont Yvonne LAGIER. Deux personnes s'occupaient des chambres.
L'hôtel travaillait aussi bien l'été que l'hiver avec une clientèle de touristes de passage et surtout d'habitués.
Il y avait aussi une importante et régulière clientèle de représentants de commerce qui logeaient pour deux à trois jours à l'hôtel et rayonnaient ensuite dans toute la vallée (JAUSIERS, LA CONDAMINE, LE LAUZET...).
Le mardi, les cars suisses de tourisme MARTY faisaient étape à l'Hôtel.

La salle de restaurant au 1er étage.
De GAULLE lors de son passage à BARCELONNETTE est venu à l'Hôtel du Nord, un Livre d'Or a été acheté pour l'occasion.
Le Café était ouvert tôt le matin, les ouvriers de Marius ARNAUD et des autres entreprises venaient boire le café ou un FERNET-Limonade.
A l'apéritif, on buvait du Pastis, du Martini, du Picon, du Byrrh ou du Cap Corse.
En hiver, à 4 heures, on buvait du chocolat ou du vin chaud.
La truite était présente dans quasiment tous les menus de l‘Hôtel, le nombre de plats composant un menu était incroyable.

Le zinc du Café du Commerce.
De gauche à droite: X, Jeanne DOUX, X, X,X, Adrienne MERCIER et Jean WASSEREAU.
L'hôtel abritait également le siège du Groupe Skieur de l'UBAYE à l'arrière-salle du Café du Commerce (TLV n°41 situe le siège du club à l'Hôtel des Alpes, à revoir).
Le club était présidé par le Docteur GROUES. Henri MERCIER et Alfred WASSEREAU faisaient partie du bureau.
Le pointage des engagements et le tirage au sort des dossiers avaient lieu avec les Présidents de Club au Café du Commerce.
Mon oncle s'occupait du chronométrage avec son père Alfred WASSEREAU ainsi qu'avec Ernest CHABRE et Monsieur FABRE.
La Douane avec M. EDLINGER était chargée des dossards et l'armée du contrôle des portes.
Le chronométrage était très approximatif et se faisait à vue au passage du skieur à qui on avait glissé un carton dans le dossard ou était noté son temps de départ.
Mon oncle a connu l'arrivée des premiers chronos LONGINES qui devaient rester logés dans une caisse en bois chauffée pour garder leur précision.
Une liaison téléphonique a ensuite été installée entre les cabanes de départ et d'arrivée des courses et les portillons de départ et les cellules d'arrivée se sont ensuite généralisées.
Il y a avait des courses quasiment tous les dimanches: les championnats de PARIS, la Coupe de Provence, le championnat de France Universitaire, le Grand Prix de la ville de TOULON , la Coupe PERRIER pour les juniors que Jacki FOURNO a gagnée...
Le club organisait également des courses de skis de fond, le Grand Prix des Douanes ou le Championnat de France Militaire avec le ski de fond au Plan, le ski Alpin au Sauze, le secourisme et le traîneau à skis à Sainte Anne.

De gauche à droite : Jeanne DOUX, Emilie WASSEREAU, Madeleine WASSEREAU-VAGINAY.
SOUVENIRS DE LA PLACE MANUEL
A cette époque d'après guerre, les différents établissements et commerces de la place Manuel étaient:
- Le Café de l'ISERE de Fifi MASSOT (actuel ST TROP CAFE),
- Le salon de coiffure d'Albert PELLAT, le père de Kiki,
- Le bar de l'UNIVERS d'Auguste DERBEZ,
- Le Café de PARIS de la famille GASTINEL,
- Un magasin de vêtements par Mesdames DUNAND, AUBERT et CHEVAL à côté de l'actuel CHOUCAS,
- l'Hôtel des Alpes d'Henri DUNAND,
- l'immeuble ASTIER au rez-de-chaussée duquel Raphaël ASTIER garait sa SIMCA5,
- les bureaux de la SATA,
et enfin le Bazar Universel de Monsieur PELLOTIER.
Mon oncle se souvient également évidemment de la patinoire qui attirait tous les enfants de BARCELONNETTE, le tour de la patinoire était parfois noir de monde.
L'épicier PIERRONOT de la rue Grenette l'entretenait régulièrement.
Le très célèbre rallye automobile LIEGE-ROME-LIEGE a fait étape à BACELONNETTE avec un point de contrôle devant l'Hôtel des Alpes, un anglais sur JAGUAR était en tête.
L'hôtel a été vendu en 1964 à Monsieur SITRI.

Une bouteille de rosé de la réserve de l'Hôtel du Nord.
